24

 

L’esprit au repos est un esprit mort.

Nano Macintosh

Commissaire du varech

Contrôle des Courants.

 

Nano Macintosh, flottant dans la salle en forme de tourelle du Contrôle des Courants, observait la planète au-dessous de lui à l’affût d’une certaine perturbation qui devait se former en mer. La chose se produisait chaque jour à peu près à la même heure. Une masse nuageuse tourbillonnante apparaissait alors au-dessus du plus grand banc de varech sauvage de Pandore. Il fut presque soulagé quand il la vit se matérialiser sous ses yeux. Il se passait au moins quelque chose de normal aujourd’hui, alors que le comportement du varech était complètement loufoque. Même les humains, d’ailleurs, semblaient avoir perdu depuis ce matin tout leur sens commun.

La « tourelle », comme il l’appelait, était une extravagance technologique de matériaux où dominait le plazverre. Macintosh en avait conçu les équipements lui-même avant d’installer le Contrôle des Courants sur la station orbitale.

De toute manière, j’aurais accepté le poste, admettait-il, mais en son for intérieur seulement.

Pour lui, être « Commissaire du varech » n’était pas tant un emploi qu’un privilège. Il n’aurait pu supporter que les sbires de Flatterie exercent un contrôle aussi aisé sur le varech. Sans compter qu’il se sentait bien plus à l’aise en orbite qu’à la surface de Pandore.

Comme Flatterie, Mack avait été cloné, élevé et formé dans le cocon stérile de Lunabase, où l’hyperrégimentation et la clonophobie étaient la règle. Toute son existence, jusqu’à sa mise en hybernation, il l’avait passée à orbiter autour d’une Terre qui, pour lui comme pour tous les autres clones, n’avait jamais eu vraiment d’existence. À cette époque, Flatterie déclarait à qui voulait l’entendre qu’il aurait donné n’importe quoi pour mener une existence normale côté Terre. Mais Nano Macintosh, lui, avait déjà les yeux tournés vers l’extérieur, au-delà du système étroit et limité de la Terre, vers les possibilités que recelait l’espace.

De sa tourelle, Mack observait et répertoriait un très grand nombre de ces possibilités. Il leur donnait des noms, mais pas ceux qu’il gardait spécialement en réserve pour ses enfants à naître. Il avait ainsi passé les deux dernières années au-dessus de Pandore, refusant même les permissions habituelles côté surface. Et pendant tout ce temps, il n’avait pas reconnu une seule étoile qui aurait pu les guider vers la Terre. C’était d’ailleurs aussi bien ainsi, en ce qui le concernait.

Nano Macintosh s’était réveillé de son hybernation un beau jour sur Pandore, dans d’effroyables douleurs, au milieu de nulle part, galactiquement parlant. Malgré les horreurs que réservait la planète, c’était son petit paradis parmi un million de millions d’étoiles entièrement nouvelles. Les autres survivants s’accrochaient à cette misérable planète et y mouraient pour la plupart. Alyssa Marsh… était morte aussi. Elle avait cessé d’être Alyssa Marsh, en fait, le jour où Lunabase l’avait conditionnée pour qu’elle serve de N.P.O. de secours.

Mack et Flatterie avaient en commun un rêve, celui de s’enfoncer encore un peu plus dans le vide spatial. C’était une ironie du sort, d’une certaine manière, car il n’avait jamais éprouvé la moindre sympathie pour cet homme, et cela remontait à leur séjour à Lunabase. Leurs divergences étaient ressorties plus tard, quand ils avaient eu à résoudre les problèmes du varech.

Si seulement Flatterie avait la moindre idée de ce que nous avons fait au varech, ou de ce qu’il est en réalité…

— Docteur Macintosh, la navette est prête à partir.

Il sortit de sa tourelle en s’aidant des mains et, prenant du pied son élan, flotta à travers l’immense salle de commande jusqu’à son pupitre personnel. Spud Soleus, son premier assistant, s’affairait devant le terminal principal.

Un seul coup d’œil à l’écran de visualisation n° 6 lui apprit que dans le secteur de la base de lancement, le varech réagissait normalement. Il n’en était pas de même sur l’écran 8, cependant. Le grand gisement de varech qui s’étendait au large de la côte sud de Victoria était en pleine effervescence. Impossible de dire combien de cargos avaient été perdus corps et biens dans ce secteur.

Il commanda une nouvelle tasse de café au distributeur.

— Dans combien de temps, exactement ? demanda-t-il.

Spud haussa les épaules sans cesser de se concentrer sur son pupitre.

— Ils ont parlé d’une équipe de remplacement pour le journal holo. Vous connaissez Flatterie. Il n’est pas capable de faire quoi que ce soit sans le claironner dans tous les médias.

— Qui ont-ils remplacé ? demanda Macintosh.

Son cœur s’était mis tout à coup à battre plus vite. Il avait espéré… il comptait revoir Béatriz Tatoosh. Il pensait quotidiennement à elle depuis le moment où elle était repartie avec la navette, près de deux mois auparavant. Ses rêves commençaient là où ses pensées conscientes s’arrêtaient, et il avait sans doute rêvé l’espoir qu’elle s’établirait de manière permanente sur l’Orbiteur.

— Je n’en sais rien, dit Spud. Et j’ignore totalement la raison de ce changement. Tout paraissait normal au dernier journal holo. Vous ne l’avez pas regardé ?

Macintosh secoua négativement la tête.

— C’est vrai que vous étiez dans votre tourelle, reprit Spud. Béatriz Tatoosh a parlé de la disparition de Ben Ozette. C’est peut-être cela qui a désorganisé leurs équipes.

— Possible, grogna Mack. Je le trouve un peu trop vertueux en ce qui me concerne, mais cela part d’un bon sentiment. En tout cas, il avait le Directeur dans le collimateur, ces derniers temps.

Nano vit le froncement de sourcils de son adjoint réfléchi sur l’un des écrans éteints.

— Je crains que ce ne soit pas une très bonne idée, de mettre le Directeur dans son collimateur, dit Spud. C’est même très malsain, à mon avis. Mais si vous n’avez pas regardé le bulletin, vous ne vous êtes pas vu, alors.

— Moi ? Comment ça ?

— Cette interview de vous, quand vous avez inauguré la station. Ils l’ont repassée. Vous n’aviez pas les cheveux aussi gris, il y a deux ans. J’aimerais bien que cette Béatriz Tatoosh me regarde un jour comme elle vous regardait alors.

— Taisez-vous ! s’écria Macintosh.

Les épaules de Soleus s’affaissèrent légèrement, mais il demeura silencieux devant son clavier.

— Désolé, lui dit Macintosh.

— Inutile, répliqua Spud.

— Voulez-vous que je prenne la relève maintenant ?

— Je serais soulagé que quelqu’un le fasse. Que diable arrive-t-il à notre varech ?

— Ce n’est pas « notre » varech, lui rappela Macintosh. Le varech n’appartient qu’à lui-même. Nous le tenons enchaîné. Il fait ce que tout esclave possédant un peu de dignité ferait à sa place. Il essaie d’arracher ses chaînes.

— Mais les hommes de Flatterie vont l’élaguer, ou peut-être détruire le gisement entier…

— Ils ne pourront pas continuer à le faire éternellement. C’est le problème de base, avec l’esclavage. Le maître finit par se faire asservir par ses propres esclaves.

— Vous ne parlez pas sérieusement, docteur Macintosh.

Mack se mit à rire.

— C’est pourtant vrai, je vous assure, dit-il. Il suffit de considérer l’histoire. Et Flatterie est mieux placé que quiconque pour le savoir. Nous autres clones, nous sommes les esclaves de notre époque. Ceux de la première génération ont vraiment eu la vie dure. Ils ont été élevés dans l’idée de constituer une sorte de banque d’organes pour l’original. Les autres avaient besoin de nous, mais ils avaient surtout besoin que nous fassions exactement ce qu’ils nous demandaient. Et aujourd’hui, le Directeur a réduit le varech en esclavage et obscurci sa raison pour lui faire faire ce qu’il veut. Mais il ne pourra pas l’élaguer éternellement à ce rythme, parce que les temps de repousse sont trop importants.

— Que se passera-t-il, dans ce cas ?

— Une épreuve de force est inévitable. Et si Flatterie est toujours côté surface quand elle se produira, il a tout intérêt à espérer que le varech ait besoin de lui d’une manière ou d’une autre, ou je ne donne pas dix cents de sa peau.

— Dix cents ?

Macintosh se mit de nouveau à rire, à gros éclats qui correspondaient à sa stature massive.

— C’est une expression qui remonte à la nuit des temps, dit-il. Quand j’étais à Lunabase, dix cents représentaient la dixième partie d’un dollar, qui était la monnaie utilisée à l’époque. Mais elle était déjà en usage depuis longtemps.

— Ici, nous disons : « Je ne donnerais pas une crotte de capucin pour sa peau. »

— L’évaluation est probablement plus juste.

Macintosh lui montra les six voyants rouges qui clignotaient en même temps sur son pupitre.

— De qui sont ces appels que nous ne prenons pas ?

— Du Directeur, répondit Spud en faisant pivoter son fauteuil pour s’écarter du pupitre. Il veut que nous fassions quelque chose pour calmer le varech dans le secteur 8, comme si nous n’avions pas déjà tout essayé.

— Faire quelque chose… Si nous augmentons la sauce, nous finirons par griller les circuits en même temps que le varech et tous ceux qui s’y trouvent en ce moment.

— Je me demande ce qu’il a dans la tête, ce varech.

— Le meilleur moyen de le savoir, ce serait peut-être de la lui rendre, sa tête. Que risquerions-nous, après tout ? Il n’y a plus grand-chose qu’il n’ait pas déjà essayé.

— Je ne suis pas contre, fit Spud en haussant les épaules. Mais comment allez-vous vous y prendre pour convaincre Flatterie ?

Un coup d’œil au moniteur leur montra que le gisement de varech tout entier avait pris la forme d’un tourbillon semblable à celui d’un bassin qui se vide. Pour autant que Macintosh pût le dire, le Contrôle des Courants était actuellement à son extrême limite d’intervention.

— Il y a ici un foyer d’activité électrique, déclara Spud en indiquant un secteur de l’écran. Ce qui tracasse notre varech se trouve exactement dans ce quadrant.

— Électrique ou mécanique ?

— L’un ou l’autre, ou peut-être les deux en même temps. C’est une zone de circulation intense. Il y a une présence qui excite le varech.

— C’est aussi mon avis, approuva Macintosh. Le signal électrique vient du varech lui-même. Il doit s’agir d’une réaction à quelque chose de précis. Ce gisement n’est pas encore assez évolué pour penser par lui-même. Du moins, je ne le crois pas.

— Doc ?

— Oui, Spud ?

Macintosh regarda se dessiner, sur l’écran, les changements intervenus dans la configuration du varech durant la dernière demi-heure. Il avait quelque chose sur le bout de la langue, quelque chose qui expliquerait le soudain « comportement » du varech.

— J’ai extrapolé la trajectoire du signal, lui dit Spud.

Macintosh regarda le petit homme maigre assis devant son pupitre. Il était plus pâle et plus squelettique que jamais. Ses doigts qui montraient l’écran étaient tremblants d’excitation.

— Quelle est-elle ? demanda Macintosh.

— C’est une spirale dont la tête se trouve au milieu du secteur 8.

— Ce qui signifierait que notre gisement de varech est en train de livrer une chose à son voisin. N’est-ce pas l’impression que vous en retirez ?

— Ou que le voisin est en train de la lui arracher de force…

Macintosh s’avança jusqu’au pupitre et tapa une séquence d’instructions à l’aide de ses deux énormes index. Les voyants rouges du panneau s’éteignirent.

— Nous avons eu des problèmes avec un relais, expliqua-t-il en faisant un clin d’œil à Spud. La prochaine fois que Flatterie appellera, dites-lui qu’un circuit a lâché et que vous vous en êtes occupé personnellement. Cela vous vaudra peut-être une promotion. De toute manière, si je me suis trompé, mon poste sera bientôt libre. Et maintenant, occupons-nous de lâcher la bride à ce foutu varech pour voir si cela nous mène quelque part.

Macintosh entendit Spud déglutir derrière lui et eut un sourire.

— Qu’est-ce qui vous tracasse, Spud ? Ce n’est qu’une plante. Il ne risque pas d’aller bien loin.

— C’est que… Flatterie ne fait confiance à personne… Ce serait bien de lui, d’avoir piégé le dispositif quelque part.

— C’est bien ce qu’il a fait dans le passé, répondit Macintosh. Et ce même gisement a été complètement détruit dans le processus il y a quelques années. Mais il n’a pas encore remplacé les charges. Le varech n’est pas censé reprendre du poil de la bête dans des délais aussi courts.

Il attendit que le signal de charge apparaisse.

— Là ! dit-il en appuyant sur la touche d’émission. Il ne nous reste plus qu’à attendre la suite, à présent. Il y a quelque chose de bizarre à l’œuvre dans ce secteur et j’aimerais être le premier à savoir de quoi il retourne. Si nous ne pouvons rien faire de ce gisement, essayons au moins d’en tirer un enseignement. Et d’ailleurs, ajouta-t-il avec un nouveau clin d’œil, ce n’est pas nous qui sommes en bas à la place de Flatterie.

Un signal sonore issu de son pupitre l’interrompit. Il établit la communication sur l’interphone avec le Centre de Lancement.

— L’oiseau sera prêt à être lancé dans cinq minutes, lui dit la voix. Pas de contre-indication de votre part ?

— Négatif, répondit Macintosh. Les courants sont stables dans votre secteur. Une perturbation est prévue dans une heure environ.

— O.K., Contrôle des Courants. Compte à rebours commencé. Lancement prévu dans… quatre minutes.

Le Facteur ascension
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